Trois beaux oiseaux du Paradis
Mon ami z-il est à la guerre
Trois beaux oiseaux du Paradis
Ont passé par ici.
Le premier était plus bleu que le ciel,
(Mon ami z-il est à la guerre)
Le second était couleur de neige,
Le troisième rouge vermeil.
« Beaux oiselets du Paradis,
(Mon ami z-il est à la guerre)
Beaux oiselets du Paradis,
Qu’apportez par ici ? »
« J’apporte un regard couleur d’azur
(Ton ami z-il est à la guerre) »
« Et moi, sur beau front couleur de neige,
Un baiser dois mettre, encore plus pur. »
Oiseau vermeil du Paradis,
(Mon ami z-il est à la guerre)
Oiseau vermeil du Paradis,
Que portez vous ainsi ?
« Un joli cœur tout cramoisi »
Ton ami z-il est à la guerre
« Ha ! je sens mon cœur qui froidit…
Emportez le aussi. »
Une si jolie pièce de Ravel, tout empreinte de mélancolie. Écrite en 1915, elle évoque évidemment la guerre qui fait alors rage en Europe, et pour laquelle le compositeur lui-même ira au front. Cette pièce m’a toujours profondément touché.